
Saint Flocel est né vers 280 dans le Cotentin (Basse-Normandie). Issu d’une riche famille, il est intégré à la garde d’honneur de Constance Chlore, gouverneur de la Gaule. A cette époque, le pouvoir romain décide d’honorer les dieux des peuples vaincus pour mieux s’assurer le soutien des nouveaux pays conquis, ainsi Constance décide, lors d’un passage à Bayeux, de faire un sacrifice au dieu soleil (Bayeux est alors célèbre à cette époque pour son collège de druides et son temple dédié à Belen). Converti à la religion chrétienne, Flocel refuse de prendre part au rite sacrificiel et essaye d’en détourner ses compagnons. Il est dénoncé au préfet Valérien qui, après l’avoir torturé, ordonne sa décapitation le 17 septembre 296. Son corps fut dans un premier temps enterré à Saint Floxel en Cotentin.
Devant l’arrivée des Normands au IXe siècle, prêtres et fidèles s’enfuient à l’intérieur des terres avec les reliques sacrées afin de les protéger des Barbares. Ce fut le cas pour les restes de Saint Flocel qui, dans un premier temps, ont été transportés au Mans, puis ont été récupérés par les Bourguignons qui ont vaincu les Normands vers 910. Les reliques ont été tout d’abord placées à Ruffey-lès-Beaune en attendant de pouvoir édifier une nouvelle chapelle à Beaune (les Ducs de Bourgogne résidaient en effet à Beaune) pour les conserver avec les reliques de Saint Herné. A cette époque, Beaune ne compte qu’une chapelle, Saint-Baudèle qui se trouve être de plus en plus petite face à l’augmentation constante des fidèles. L’arrivée des reliques donne l’occasion de construire une nouvelle chapelle pour les accueillir. Le 26 avril 965, le duc Otton organise une cérémonie pour le transfert des reliques de Ruffey à Beaune. Suite à cela la chapelle fut beaucoup fréquentée, le jeune âge de Saint Flocel en est probablement la raison, elle fut ainsi surnommée « la crèche Saint Flocel » et les fidèles se rendant à la chapelle disaient « aller au paradis ». La rue Paradis était née.
En 1265, les reliques de Saint Flocel quittent l’humble chapelle de la rue Paradis pour prendre place dans l’église Notre-Dame, elles restent en place jusqu’à la Révolution (il convient tout de même de noter qu’un certain nombre de reliques du Saint ont été distribuées dans plusieurs églises et chapelles de la région). Les reliques de Saint Flocel et de Saint Herné ne furent pas détruites comme beaucoup d’autres à cette époque : Les Carmélites de Beaune, l’église de Bligny-lès-Beaune et la congrégation de Cîteaux se partagèrent les restes sacrés.
La majorité des reliques a reprit sa place à Notre-Dame. Tout d’abord, conservées dans la sacristie, elles sont, en 1879, placées dans deux reliquaires de bronze. De leur retour jusqu’en 1899, d’autres dons à différents organes religieux ont été encore effectués, notamment à l’église de Montebourg-en-Cotentin, pays d’origine du Saint.
Quant à la chapelle Saint-Flocel, elle existe toujours. Elle fut restaurée avec l’aide des Amis du vieux Beaune et la ville de Beaune.

Sources :
- B 117 : Etude historique et critique sur les actes, le culte et les reliques de Saint Flocel martyr, suivie de la légende de Saint Herné, confesseur.
- B 253 : Chapelle Saint Flocel, restaurée par les amis du Vieux Beaune.